11 Décembre 2024
La peur du faux pas, de la parole de trop, celle qu’il ne fallait surtout pas prononcer, déclencheur de répercussions, qui se paie… La dalle sur laquelle il ne fallait pas marcher. C’est notre quotidien avec un manipulateur pervers narcissique (pn, homme ou femme) qui ne cherche qu’à nous prendre en faute, suivant son évaluation personnelle bien sûr, pour nous abreuver de reproches. Il adore ça ! Il cherche le moindre prétexte, c’est son sport favori !
Le pn se croit très malin, il prépare son piège : une prise d’ascendance progressive d’apparence bienveillante au départ, jusqu’à la domination, l’installation d’une emprise. Il joue au petit chef qui a toujours raison, qui impose ses avis, ses directives, ses règles, qui sait soi-disant tout, surtout jouer avec les failles et les faiblesses des autres, qui se moque éperdument d’eux, qui les utilise, qui profite d’eux, qui les manipule, qui les infantilise, qui les fait souffrir sans état d’âme. Il habille son plan dès le départ d’une bulle de douceur mielleuse trompeuse, persuasive, pour faire avaler ses exigences, ses outrances. Si on ne veut pas le perdre, il faut s’y soumettre.
L’amour ne l’intéresse pas en soi, il sert seulement à le valoriser lorsqu'on lui en montre. De sa part, il est seulement joué et sa comédie n’est pour lui qu’un moyen de prise d’ascendance psychologique sur l’autre, une méthode d’engrenage vers l’emprise. Une relation avec lui est totalement bancale, on est seul à aimer. Un pn aurait pu à notre contact « craquer », être touché, et choisir de monter dans le train vers quelque chose qui aide à grandir, qui gonfle le cœur dans un élan vers l’autre et le désir de lui faire du bien. Mais il reste dans son sale égoïsme et son envie de prendre possession, de nuire. Il semblerait qu’il soit incapable de guérir de sa colère, de son aigreur, ayant une revanche à prendre. Et qu’il prenne le bien comme une menace en lui faisant baisser sa garde et comme un moyen d’atteinte contre sa propre sécurité en donnant un pouvoir à l’autre. Il s’attribue toujours la préférence, ce qui le rend incapable d’aller vers autrui sauf stratégiquement, toujours pour son intérêt personnel.
Un pn se plaît à tourmenter sa proie jusqu’au désespoir en prétendant la sauver. Il accuse : si on ne s’en sort pas, c’est parce qu’on ne suit pas ses recommandations. Il hypnotise par des attitudes et des paroles contradictoires qui empêchent notre cerveau de percevoir une franche hostilité et une malveillance manifeste, de faire le tri des informations. Cela diminue notre clairvoyance et de ce fait notre potentiel de défense. En quête de solution, d’éclaircissement, devant des montagnes russes émotionnelles subies, qui se suivent et se ressemblent, qui nous épuisent, on se perd dans un essai de raisonnement qui nous dessert : on n’a pas les bonnes données de départ. Le pn nous égare en simulant la bienveillance, la bienfaisance, la générosité. Comment s’en prendre à quelqu’un qui semble nous vouloir du bien ? C’est très culpabilisant. Cela tourmente notre conscience et nous ligote, la meilleure image en étant la fameuse toile d’araignée.
Attention aux accusations d’ingratitude qui reviennent systématiquement dès qu’on revendique de l’indépendance, un peu d’air. Le pn achète notre liberté, notre soumission. On peut percevoir les faiblesses du pn, on lui trouve des excuses, ce qui trompe nos cœurs tendres, sur sa volonté camouflée de domination, de prise de pouvoir tellement ça nous paraît contradictoire, antinomique. Et cette quête-là, de pouvoir, ne figure pas dans notre caractère, dans notre personnalité.
Il nous navre jusqu’à nous mettre à bout et nous faire enfreindre nos limites pour mieux pouvoir nous faire des reproches : « Ah, tu vois que… ». Il n’aime pas, il cherche juste un reflet valorisant, de l’importance, dans nos yeux. Ou une présence qui lui donne de la valeur : narcissisme par les objets (ou personnes). Il peut se montrer très froid quand on le sollicite, quand on le supplie, il n’a rien envie de faire pour nous, trahissant sa sècheresse de cœur devant notre détresse. Il jouit de son pouvoir de dire non à nos prières… Il sait qu’il dispose d’un « crédit » sur nos cœurs par ses anciennes belles paroles, ses fausses promesses, par ses cadeaux passés, par le rôle aidant qu’il est censé jouer dans notre vie.
La victime va encaisser bien des coups jusqu’à ce qu’elle se réveille de l’hypnose.
Le pn triche, ment, fabule, change de version suivant le but recherché. Pour ne pas être impliqué, pour s’innocenter, pour se laver les mains, pour se décharger sur un bouc-émissaire.
Il provoque des disputes et abreuve de reproches en cascades. Sait-il s’arrêter ? Il nous traîne, il nous convoque sur le ring pour se mettre en valeur par sa communication à charge pour laquelle il a un don. C’est lui qui attribue la victoire, à lui bien sûr, quand il nous a bien laminés. Parfois, il faut l’écouter pendant des heures, voire à plusieurs reprises : faire la leçon, faire avouer qu’on a eu tort, obliger à s’excuser, pour faire enfin cesser le déluge de ses récriminations souvent subjectives surtout qu’il est paranoïaque. Il a tendance à voir des complots contre lui, à se figurer des actes de malveillances, à interpréter… De plus, il nous piste, il veut tout savoir sur ce qu'on fait, avec qui on est, où on est...
Le pn fait mine de prendre soin de sa proie pour mieux la noyer, la mettre dans un état de grande souffrance. Il va s’attaquer spécialement à la cible qui ne saura pas ou ne pourra pas le fuir. Il faut une relation de dépendance matérielle et/ou affective réelle ou illusoire savamment entretenue. Celui qui n’aura pas de besoin sera une planche savonneuse pour le pn, qui ne pourra pas se maintenir car il n’aura pas de point d’accroche sur sa cible. Le pn peut montrer plusieurs facettes de manière alternative, cela désoriente. Et le fait de ne pas pouvoir avoir une pensée claire nous empêche de réagir de façon résolue et de nous échapper du piège. La prise de pouvoir sur notre esprit n’est pas une chose à prendre à la légère. Attention au rabaissement et à la culpabilisation permanents, ce n’est pas normal. Il faut se détacher d’un tel discours, l’empêcher de nous atteindre.
Le pn règne par un altruisme perverti, par une empathie et une bienveillance qui ne sont que comédie, ce sont des pièges. Il n’y a pas pire piège que la générosité souillée par l’imposture, par le calcul. Et rappelée sans cesse de surcroît.
Dans une relation avec un pn, nous nous sentirons épuisés à un moment, lessivés, c’est le signe qu’on nous prend toute notre énergie sans qu’on analyse d’où ça vient. Nous vivons en « relation » avec une personne déséquilibrée qui nous déséquilibre volontairement. Qui ment, arrange la vérité à son avantage, tronque certaines réalités, sort les choses de leur contexte, modifie la chronologie… nous avons affaire à une tentative de déboulonnage à répétition. Le pn essaie de nous faire perdre la raison. De nous pousser à la faute, de nous la faire porter quand on réagit alors qu’il a agi pour nous faire sortir de nos gonds, alors que ce n’est pas dans notre nature. Il compte sur notre gentillesse pour encaisser et ne pas oser nous défendre avec détermination, ni l’affronter, ni le fuir. De toute façon, il sait se défendre par une communication qui fait en sorte de nous désorienter, par des arguments spécieux, par des mensonges.
Voir clair enfin, nous protègera, nous libèrera… Au début, bien sûr, on s’est laissé abuser par notre grande empathie, notre volonté de ne pas faire de mal à l’autre même s’il nous en fait. Si le pn est une femme, on l’imagine fragile, l’homme a l’idée de l’épargner alors qu’elle n’a aucun égard pour lui. Elle fait ce qu’elle sait faire : manipuler, faire mal, écraser.
La répétition de la maltraitance que nous inflige le pn, sa malhonnêteté, sa surdité à notre souffrance, tout cela doit nous aider à parvenir à balayer nos doutes, nos hésitations, quant à la nocivité et à l’inhumanité de cet être dur. Il faut renoncer aux souvenirs de charme du début, s’en détacher. Cela fera mal au cœur, mais c’est nécessaire. Il faut s’autoriser à être en colère et à y puiser une force.
Face à un pn, on ne cherche que la paix, la sérénité, l’harmonie entre personnes. C’est pour cette raison qu’on se défend si mal contre l’assaillant. Le pn s’en prend à nous comme l’attaquant contre une citadelle qu’il veut conquérir à l’usure, alternant trêves et assauts. Il faut se séparer de la personne malveillante dominatrice comme on retire une écharde de sa peau à cause de la douleur provoquée mais aussi du risque d’infection. Il faut réaliser que le pn va s’en prendre aussi à nos proches que ce soit en les charmant et en leur jetant de la poudre aux yeux, ou en s’en prenant à eux aussi, et dans les deux cas, il y a tromperie, abus. Et cela nous fera souffrir.
Il faut lui barrer la route, lui tourner le dos. Sans retour. Et là sonnera sa défaite ! Finis le dénigrement, la culpabilisation, le chantage affectif, l’humiliation. Le pn misérable rabaisse pour pouvoir dominer sans effort. C’est là sa supercherie cruelle. Notre âme n’a rien à voir avec ce parasite malfaisant. Pourquoi continuer à nourrir quelqu’un qui ne se repent jamais ou qui le fait insincèrement ? Un boulet. Pourquoi continuer à se soumettre à quelqu’un qui nous dévalorise pour mieux se sentir puissant et nous dominer, pour nous posséder et nous déposséder à la fois par un transfert de valeur ?
« Il faut garder la distance juste avec l’autre. Ne pas lui laisser le pouvoir de nous faire ou de nous défaire selon sa parole, s’il y arrive, c’est que j’ai un problème. » Jean-Charles Bouchoux