Création de bijoux avec des gemmes naturelles, et du verre d'art filé au chalumeau - Les pervers narcissiques : découverte en détail et en profondeur de leur mode de fonctionnement délétère, comment y faire face, comment s'en libérer, comment en guérir et comment se reconstruire. Développement personnel. Sagesses, d'où qu'elles viennent... Réflexions éducatives. Blog féminin par excellence, mais pas que...
27 Février 2025
La sécurité du manipulateur pervers narcissique (pn, homme ou femme) repose sur l’adhésion des autres à son discours, sur la bonne image qu’il donne à voir, sur le reflet qu’on lui en renvoie, et sur son pouvoir de persuasion. Alors sa routine va dérailler, son monde va s’écrouler au moment où il va tomber sur un os, et peut-être même plusieurs fois, par l’accusation, par l’opinion de différentes personnes qui n’auront pas la même indulgence que nous ou qui seront plus perspicaces. Le pn sera offensé, meurtri au plus profond de lui-même car il aime se faire voir comme parfait. Il se sent tout à coup vulnérable. Peut-être qu’il va commencer par ruminer, par déprimer, puis il deviendra complètement enragé ! Il se sentira en insécurité. Son identité s’en trouvera affectée. Il ne pourra pas accepter ce qui aura été dit de lui ou vu de lui. Voilà que c’est lui qui est invalidé ! Serait-ce le karma ?
Si le pn a besoin d’illusionner les autres, il a aussi besoin de s’illusionner lui-même. Alors si quelqu’un remet en cause cette illusion admise de bon objet, le pn s’effondre, il perd pied. Il est tendu, crispé, humilié, il est outré. Il croit avoir été trahi, c’est obligé, il croit qu’on est roué comme lui car il ne peut pas accepter sa propre responsabilité dans cette affaire. Il est en colère.
À ce spectacle, au début, on sera désarçonnés devant tant d’agressivité. Le pn va se montrer odieux, il insulte, se montre méprisant, il se défoule. Mais il y a sûrement quelque chose qui va en ressortir, qui va se révéler car il dit n’importe quoi, le pn n’est plus maître de lui. Il est tellement hors de lui qu’il va parler, même si c’est décousu, et il va déraper. Ce faisant, il va sur la durée donner des indices, mais c’est nébuleux, voire irréel car le pn, alors sur la défensive, ne voit pas la réalité telle qu’elle est puisqu’il ne peut pas la supporter. Il se ment à lui-même au point que pour lui le mensonge devient vérité. Il imagine un harcèlement qui le poursuit. Difficile de démêler quelque chose de clair dans tout ça.
Le pn se croit victime d’une véritable conspiration ! Tout l’entourage va possiblement en « prendre pour son grade » malgré son innocence, car le pn a besoin d’un bouc-émissaire, d’un punching-ball, il accuse tout le monde, et pas très courageux, il choisit des gens calmes, pacifiques avec lesquels il ne risque rien. Il peut déballer sa colère par messages complètement incohérents. Sa violence verbale d’habitude retenue en public, ressort de manière injuste, jaillit de sa bouche haineuse et déconcerte ceux qui ne l’avaient jamais vu hargneux. Il change de visage devant ceux qui ne le connaissaient que sous un jour agréable, il réfute leur véridicité, leur bienveillance, les traite de menteurs. Le pn va se défouler, accuser. Les proches vont enfin avoir la preuve de sa vraie toxicité, de son mal et avoir un échantillon de ce que la proie directe avait raconté. Tout le monde va savoir et tant mieux. Devant un tel spectacle, la victime sera désormais crue et donc plus soutenue, car ce n’est plus un récit, c’est concret maintenant.
Le pn doit se retourner contre quelqu’un, il ne peut pas être fautif. Il ne peut pas diriger sa colère contre lui. Il pense qu’on lui a voulu du mal, qu’on lui a joué un sale tour, qu’on a manigancé sa perte, qu’on est contre lui, qu’on participe à son malheur. Tout le mal qui lui arrive, c’est à cause de l’autre. Sourd à la défense d’autrui, à la raison, il s'est fermé. Il gomme tout ce qu’on a fait pour lui jusqu’alors. Il déforme ce qui s’est passé. Il n’y a plus que sa colère, il n’écoute rien. Il n’est plus accessible à la logique, il est encore plus rigide qu’avant.
Il a besoin d’avoir une bonne opinion de lui. Il sacrifie les autres pour cela.
Le pn n’entretient pas son intérieur, il cache et se cache à lui-même ses blessures pour paraître fort. Et voilà qu’il se rend compte qu’il est atteignable, pas si bien et pas si solide que ça. C’est toute sa défense qui s’effondre. Il a préféré camoufler ses failles plutôt que d’avoir l’humilité d’en parler et d’avoir de l’aide. Il n’a pas l’habitude de se corriger, de se remettre en question, d’améliorer sa conduite, son caractère, d’avoir des égards pour autrui : il ne fait jamais d’effort… il se retrouve tout seul devant ce qui survient et il va encore miser sur le camouflage en projetant toute la responsabilité de ce qui lui arrive sur autrui. Il fuit la souffrance, la condition humaine qui veut qu’on ne soit pas parfait. Être pris en faute est au-delà de ce qu’il peut supporter.
Il peut même fuir physiquement pour de bon car il s’est retrouvé en position d’infériorité alors qu’il s’était persuadé de sa supériorité. C’est très inconfortable !
Être ignoré, c’est insupportable pour le pn, mais se faire remarquer lorsqu’on lui signifie qu’il a mal fait, c’est pire ! ça l’affole car il ne veut pas qu’on lui renvoie cette image-là.
L’endroit où le pn risque le plus d’être exposé, c’est le monde du travail où il est, suivant sa situation, possiblement en insécurité : observé, jugé sur son adaptation, sur sa contribution, sur son esprit d’équipe, évalué, il est à la merci d’une mauvaise plaisanterie, ou d’indélicatesses qu’il a commises. Il passe sa vie à éviter ce qu’il trouve menaçant et du coup, on peut le trouver bizarre. Non, la vie d’un pn n’est pas une sinécure. Tel un funambule, il veut évoluer au-dessus des autres, mais il peut se retrouver par terre.