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Création de bijoux avec des gemmes naturelles, et du verre d'art filé au chalumeau - Les pervers narcissiques : découverte en détail et en profondeur de leur mode de fonctionnement délétère, comment y faire face, comment s'en libérer, comment en guérir et comment se reconstruire. Développement personnel. Sagesses, d'où qu'elles viennent... Réflexions éducatives. Blog féminin par excellence, mais pas que...

L’angoisse d’abandon chez le manipulateur pervers narcissique et chez sa proie…

« Pervers et victimes sont comme le positif et le négatif d’une même photo, ils utilisent les mêmes mécanismes de défense. » Freud

Et pourtant ils sont inverses. Par exemple, le manipulateur pervers narcissique (pn, homme ou femme) utilise l’identification projective, c.-à-d. qu’il attribue à la victime ce qu’il trouve de gênant en lui, et la proie peut en arriver à utiliser l’identification introjective quand elle accepte ce que le pn dit d’elle. Bien que ce ne soit pas toujours le cas.   

Il y a une angoisse d’abandon à la fois chez le pn et chez sa victime. Le pn dit à sa proie qu’elle est nulle, qu’il va la « jeter », mais en même temps, il reste pour finir. Ce qui est rassurant (mais en fait le pn cache soigneusement qu’il craint lui aussi l’abandon). La maltraitance subie par la proie est le prix à payer pour ne pas être abandonnée. Il se joue un va et vient entre insécurité et sécurité. Si la victime énervée a le cran de lui dire : « Eh bien, pars ! ». Bizarrement, le pn reste. Et si, suppliante, elle lui dit : « Reste ! », le pn va faire mine de partir, goûtant la peur de sa proie, puis finalement il va rester ou il va revenir car son intérêt est bien de rester dans la place. La victime a été punie par une belle peur.

Des montagnes russes émotionnelles à répétition : on croit quand il se produit une grosse crise provoquée par le pn, que la rupture va se produire et qu’elle est inévitable, imminente, c’est fini, on est au bord du précipice, on arrive au paroxysme de la douleur, et au dernier moment, le pn nous « rattrape ». Il use ainsi l’énergie de sa victime quand elle doit surmonter répétitivement ces épreuves, se remettre de ce stress parfois extrême provoqué par la peur d’abandon. Le pn cultive cette angoisse dans l’esprit de sa proie pour la garder.

La victime craint tellement l’abandon, alors qu’elle pouvait très bien se débrouiller avant d’être happée par le pn, même si elle sentait un manque dans sa vie, qu’elle ne réalise pas qu’un abandon réel la libérerait. Elle préfère finalement rester liée, ne pas être lâchée. De même si le pn sûr de lui, lui propose la liberté sachant qu’elle choisira de ne pas courir le risque. Elle n’est pas en état. Le pn a réactivé ses peurs par le biais des fragilités, des failles qu’il a découvertes chez elle. Elle ne comprend pas que si le pn est prêt à l’abandonner, c’est qu’il ne l’aime pas en réalité. On n’abandonne pas quelqu’un qu’on aime, même s’il nous énerve par moments. Le pn jouit de cette peur de l’abandon qu’il joue à provoquer pour dompter sa proie, pour la conditionner à l’obéissance à ses ordres, à la soumission, à la satisfaction de ses désirs. Il permet de vivre, il amène à une impression de mort imminente par l’émotion d’une peur extrême, puis il rend la vie quand il relâche la pression : il est Dieu ! Il est dans la toute-puissance.

L’angoisse d’abandon, ça fait très mal.

Comment savoir renoncer aux bénéfices secondaires, qui existent chez la victime, aussi étonnant que cela puisse paraître ? Ils sont inconscients. Chaque personne prise dans le piège va avoir sa propre réponse suivant sa situation, son passé, les circonstances…

Cela peut être un phantasme de pouvoir réussir à soigner l’autre car elle sent bien qu’il y a un problème et elle ne veut pas l’abandonner. La proie accepte d’être celle qui veille sur lui, qui l’aide dans sa vie, qui l’éduque, d’être sa béquille, son médicament. Il faut reconnaître que grâce à elle, le pn va très bien. Il y a un échange de place en quelque sorte.

Le pn peut lui servir de protecteur contre une de ses peurs, de quelque chose ou de quelqu’un. Sans avoir conscience du danger qu'elle côtoie.

Ce n’est pas forcément confortable d’ouvrir les yeux sur la réalité. Il ne suffit pas de plaindre la proie, il faut l’amener à comprendre ce qui se passe afin qu’elle puisse faire un choix éclairé, et qu’elle ne soit plus victime de son propre inconscient.

La victime peut minorer son problème avec le pn puisque, à chaque fois, la crise finit toujours par se calmer, elle peut même recevoir un cadeau en contrepartie ! Si elle a vécu toute sa vie avec des problèmes dans le couple (ses parents), elle peut penser que « C’est la vie ! ». Elle peut aussi se dire qu’on ne vit pas sans épreuve. Et que la vie, c’est de se montrer patient. C’est son défi. Elle peut espérer finir par apprivoiser le pn et être ainsi récompensée de tous ses efforts.

La victime peut avoir de la dénégation sur la vraie responsabilité du pn : le pauvre a eu une enfance difficile, malheureuse. Elle peut se voir dans le rôle de compenser, de réparer.

L’isolement peut être souhaité par les deux pour vivre en couple, savourer la vie à deux, dans une bulle, la victime aurait pu refuser de s’écarter de ses amis, de sa famille. Elle peut répondre à un chantage, à une jalousie de l’autre pour avoir la paix. Elle a pu y participer au début, n’y voyant pas de mal. Peut-être même pour fuir quelqu'un.

On sort grandi quand on accepte de voir la réalité de ses bénéfices secondaires et d’y renoncer. De s’apercevoir qu’on a quelque chose d’un peu complice avec l’autre à notre corps défendant mais de corriger tout cela. De comprendre que lorsqu’on était enfant,  on aurait voulu s’opposer à son parent pn, maintenant on peut le faire avec le pn actuel. Quand on n’a pas besoin de revivre ce genre de situation, c’est qu’on l’a bien comprise. Il est important de découvrir pourquoi on s’est fait avoir, laissé enfermer.

Il faut avoir du courage, de l’honnêteté, de l’humilité. C’est ce qui manque au pn, c’est pourquoi il est condamné à ne pas évoluer. C’est un enfant dans un corps d’adulte, il y est figé.

Le sujet de la perversion narcissique doit continuer à circuler pour que le plus grand nombre de victimes puissent sortir de ce long cauchemar dans lequel elles sont empêtrées. Et vivent une vraie vie à leur goût.

Nous développerons prochainement dans un nouvel article le sujet de la peur d’abandon commune au pn et à sa proie.

Article rédigé autour de la vidéo « Les bénéfices de la victime : entretien avec Natacha Le Courtois » dont je me suis très largement inspirée, sur la chaîne de Jean-Charles Bouchoux. Merci à eux !

 

Le pn et sa cible : qui a le plus peur des deux ?

 

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