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Création de bijoux avec des gemmes naturelles, et du verre d'art filé au chalumeau - Les pervers narcissiques : découverte en détail et en profondeur de leur mode de fonctionnement délétère, comment y faire face, comment s'en libérer, comment en guérir et comment se reconstruire. Développement personnel. Sagesses, d'où qu'elles viennent... Réflexions éducatives. Blog féminin par excellence, mais pas que...

Manipulateur pervers narcissique et sa cible : deux enfants qui se croisent…

Voici enfin l’article que je vous avais promis sur ce qui « matche » entre le manipulateur pervers narcissique (pn, homme ou femme) et sa proie. J’avais confusément conscience de quelque chose d’approchant. Et je l’ai entendu dans la bouche du célèbre psychanalyste Jean-Charles Bouchoux lors de son entretien avec Natacha (chaîne YouTube : Natacha&Co).

Il reprend et développe les propos du Dr Bruno Dubos : « Le pn, c’est un enfant qui martyrise un autre enfant ». À travers une sorte de dépendance.

Nous l’avons déjà souvent évoqué dans de précédents articles : le pn est schématiquement un enfant d’environ 2-3 ans, dans un corps d’adulte, c'est-à-dire qu’il n’a pas atteint l’âge de raison. Il a donc un esprit limité, figé, borné, mais il est capable de beaucoup de nuisances. Surtout quand il « joue » à l’adulte tyrannique, au petit chef, sans considération pour l’autre ni jugeote.

Ce qui n’est pas abordé d’habitude, c’est que la victime est aussi restée intérieurement un enfant dans un corps d’adulte mais un peu plus grand. Cela résonne-t-il en vous ? Un enfant qui n'a pas pu se défendre ou qui n'a pas appris à se défendre, qui n'en a peut-être pas eu l'occasion ou qui n'en a pas encore eu besoin.

La grande différence entre les deux, c’est que la victime peut s’en sortir, mais le pn ne le peut pas parce qu’il est bloqué à son stade de non-développement dans son égocentrisme.

La victime va pouvoir passer du mode enfant/ado à celui d’adulte « grâce » au pn, à ce qu’elle va faire de ce moment très difficile à vivre. C’est un enjeu vital pour elle. Elle se retrouve involontairement au cœur d’un duel. Si elle passe l’épreuve, elle aura réussi et deviendra papillon. Elle pourra prendre son envol.

POURQUOI et COMMENT ?

C’est une question d’évolution.

Au départ ce sont deux enfants, à qui il manque quelque chose. Mais il y en a un qui a une conscience et des valeurs contre un autre qui n’en a pas, il s’en est débarrassé, se permet moralement tout. Cela va être l’histoire d’un oppresseur contre un opprimé, d’un harceleur contre un harcelé. Un enfant qui a un sens des responsabilités contre un autre qui ne les assume pas.

Dans la vie qu’ils vont mener côte à côte, il va y avoir une forme d’alternance déconcertante de rôles dans le positionnement adulte/enfant entre le pn et sa proie. Le pn se fait prendre en charge sous certains aspects mais il s’érige aussi en censeur, en dominateur, en commandant. La victime doit souvent le « porter » du fait de son vide intérieur, de sa paresse, de son manque de codes, et parfois même passer derrière lui pour réparer certaines actions inconsidérées, pourtant elle sera traitée (en rétorsion ?) comme un enfant à éduquer, à surveiller, à guider, à faire obéir, à punir. Elle doit faire telle ou telle chose pour le pn mais en même temps il lui dit qu’elle est bête, incapable, nulle… Ce qui est un comble ! Mais il ne faudrait pas qu’elle se prenne pour plus capable que lui !

Pourquoi la victime adulte s’est-elle pliée devant le pn ? Parce qu’il s’est présenté comme un protecteur, comme quelqu'un de gentil, bienveillant, honnête, à qui on peut se fier. Elle lui a dévoilé son âme, il y a vu la noblesse… Chic ! Le pn va pouvoir en profiter. Ce n'est pas toujours le cas, mais la victime est souvent une personne qui dans son enfance a subi l’autorité, la tyrannie, d’un parent pn. Elle a appris la PEUR du proche, l’obéissance et la soumission, la prudence pour sa sauvegarde et à supporter outrage après outrage. Elle n’est pas vraiment audacieuse. Elle a subi des accusations injustes, des reproches, elle a été maltraitée, ridiculisée, humiliée, dans ses compétences, dans ses sentiments, dans sa personne… C’est une petite souris qui a appris à se cacher dans son trou quand elle le peut, quand il le faut. À se recroqueviller sur elle-même plutôt qu’à montrer les crocs.

Le pn voit en elle une cible déjà vulnérable qui montre une fragilité dans sa confiance en soi, qui sera facilement assaillie par le doute en face de l’affirmation de l’autre qui a l’air de savoir gérer les choses. Elle recherche une protection dont elle a manqué dans son enfance du fait d’un parent toxique, hyper moralisateur et sévère, elle n’a pas grandi rassurée. Elle redevient  enfant devant cet autre qui paraît si sûr de lui et de ce fait, confiante, elle va lui laisser une position de pouvoir. Elle va tolérer beaucoup en échange d’une protection utopique alors qu’elle côtoie son plus grand ennemi. Elle pense pouvoir supporter, sans la mesurer à sa juste valeur, la violence de l’autre, voire améliorer patiemment son mauvais caractère, le sensibiliser au bien. Elle a là une position d’éducatrice. De mère qui pardonne, et même qui se sacrifie. Elle croit qu’elle va pouvoir changer quelque chose en lui, l’éveiller, n’imaginant pas qu’il soit incurable, alors que le pn n’a aucune intention de modifier quoi que ce soit dans sa manière de fonctionner, ce n’est pas dans son intérêt. Il y est attaché et  croit dur comme fer qu’il n’y a pas d’autre alternative pour combler et cacher sa faiblesse. Obtenir ce qu’il veut. Pour lui, il y va de sa survie.

Si la victime reste malgré la difficulté, c’est aussi parce qu’après chaque crise ou agression, il y a une accalmie qui lui rend de l’oxygène, qui lui procure un répit. La tension se relâche. Elle reprend espoir.

La victime se sent vulnérable, elle croit qu’elle a besoin d’être protégée, aidée, guidée, qu’elle ne peut pas faire toute seule, qu’elle a besoin d’un tuteur, comme une plante. D’un bouclier. C’est ce qui la tient attachée au pn, à un abuseur, qui s’est présenté au départ comme un sauveur alors qu’il a lui-même besoin d’aide. Aide que sa proie va volontiers lui apporter. Nous voyons là comme la situation est enchevêtrée, embrouillée, paradoxale. La victime vit dans une sorte d’inconscience de sa supériorité effective. Surtout qu’elle craint l’orgueil. Mais elle en a quand même confusément l’intuition et elle peut se trouver lâche de rester dans la relation maltraitante, de se laisser humilier, de se plier. Mais elle n’arrive pas à dépasser sa peur. Peur que le pn se plaît à cultiver. La peur de l’inconnu, de ne pas faire son devoir envers le pn, de ne pas tenir sa parole, son engagement, qui a été pris sans vraie connaissance de cause. Car quand on a peur, on ne bouge pas, on est sidéré, hésitant, indécis, prudent, consciencieux.

La victime va découvrir à un moment qu’elle n’a pas besoin du pn, c’était un leurre, une apparence. Le pn est très loin d’être un preux chevalier ou une gente dame ! C’est juste un roquet qui aboie fort. La proie est beaucoup plus capable qu’elle ne le croit. Elle va se découvrir des capacités jamais utilisées même si elle a peur au début, elle va progresser, et dompter ses craintes peu à peu. À force de s’y confronter, elle va se rendre compte qu’elle peut y arriver. Elle l’ignorait… Elle ne se croyait pas capable.

C’est inconfortable pour la victime de ne pas connaître l’avenir, de se retrouver seule, de craindre de ne pas savoir gérer les problèmes matériels, administratifs, de devoir tout assumer… elle n’a pas conscience de ses capacités jusqu’à ce qu’elle se prouve à elle-même qu’elle peut le faire.

Il s’agit pour elle de « grandir », de mûrir, d’apprendre à prendre ses propres décisions, à devenir autonome, adulte. Elle doit soigner son passé, ses peurs, se dépasser. Savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle ne veut plus ! Et y puiser sa force pour réussir à tenir sa résolution.

Les outrances subies lors de cycles de plus en plus courts (par elle-même, par ses enfants, ou par un animal sans défense) vont finir par engendrer un sentiment de révolte, provoquer une réaction libératrice, une prise de conscience qui va la pousser à se dégager. Elle va même davantage réagir lorsque la souffrance est infligée à autrui.

Le pn va l’amener bien malgré lui, à s’émanciper.

À moins que la victime renonce à se libérer et accepte de supporter pour des raisons qui lui sont propres, tout en essayant d'améliorer sa situation.

J'ai rédigé cet article en m'appuyant sur l'idée évoquée dans le deuxième paragraphe (tirée de la vidéo : "L'enfant du pervers narcissique, victime et instrument" sur la chaîne YouTube NATACHA&CO) et sur des propos tenus dans de multiples vidéos par Catherine sur sa chaîne "Tout sur les pervers narcissiques". Merci à tous ceux qui se penchent sur le problème.

 

 

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S
Bravo pour cette analyse parfaite!<br /> Je me reconnais exactement : la petite souris qui sait aller se cacher dans un trou quand il le faut...tout part de l'enfance, j'ai compris qu'il y a eu une forme de négligence (pas de violence physique, j'ai été élevée et nourrie correctement sans sévices, mais pas de réelle considération, ce qui fait que j'ai manqué d'assurance et je ne me suis jamais sentie une enfant aimée et considérée , pas d'écoute réelle, pas de marque d'intérêts bref je comprends que c'est cela qui m'a conduit à être beaucoup trop tolérante avec les autres (et le PN bien sûr) et à ne pas penser en premier à moi, et donc je n'ai pas pu/ su poser des limites à temps.<br /> MERCI encore pour vos articles parfaitement détaillés qui nous aident à bien comprendre et analyser ce qu'on a vécu, c'est une réelle aide pour pouvoir se reconstruire et avancer dans notre nouvelle vie , qui est tellement belle et apaisée après le PN !!!
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Merci infiniment pour ce nouveau commentaire, Sarah, et pour votre partage. C'est certain que tout part de l'enfance...